Les systèmes de repérage dans le temps ont varié au gré des religions, des gouvernants et des connaissances. Les historiens et les astronomes s’attachent à y mettre de l’ordre.
La 36e année du premier cycle de Callipe, le 25 du mois Poseidon, qui est le 16 du mois Phaophi, au commencement de la dixième heure […]. Ce moment correspond à la 454e année de l’ère de Nabonassar, le 16/17 du mois Phaophi du calendrier égyptien, 3 heures temporaires après minuit […] (soit le 20/21 décembre 295 avant notre ère).
Ptolémée décrit, dans cet extrait de l’Almageste, écrit au iie siècle de notre ère, une observation de la Lune faite par Timocharis (un astronome du iiie siècle avant notre ère). Ce dernier utilise le calendrier athénien et le cycle de 76 ans de Callipe (un contemporain d’Aristote) qui débute au solstice d’été en 330 avant notre ère. Or, Ptolémée travaille toujours en suivant le calendrier égyptien (dont l’année dure 365 jours) et l’origine de son ère est celle de l’avènement de Nabonassar, premier roi de Babylone, le 26 février 747 avant notre ère. Il doit donc se livrer à des calculs complexes de conversion à chaque fois puisque les auteurs anciens auxquels il se réfère ont leur propre chronologie !
Les astronomes, dans le souci de dater des événements, ont sans doute été confrontés les premiers à de tels problèmes de conversion d’ères et de calendriers. Dans leur exercice, les historiens affrontent les mêmes difficultés pour aligner les textes anciens sur des chronologies compréhensibles.
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