Il y a 100 ans, après presque 30 ans de résistance, la France abandonnait l’heure de Paris pour se mettre à celle de Greenwich… sans pour autant l’indiquer explicitement dans le texte de loi.
Janvier 1911. Essoufflé, l’homme jette un coup d’œil à l’horloge de la gare de Lyon, à Paris, avant de s’engouffrer dans le bâtiment. Ouf, il n’est que 8h05 « heure de Paris ». Le train Paris-Lyon doit partir à 8h04 « heure du chemin de fer », et il lui reste donc encore quatre minutes pour rejoindre le quai et monter à bord. Tel était le quotidien du voyageur français à l’aube du xxe siècle. Depuis le milieu du siècle précédent, les horaires des trains avaient cinq minutes de retard sur l’heure de Paris. On voulait à la fois aider le voyageur à prendre son train, et prévenir d’éventuelles réclamations en cas de train manqué. Cette spécificité française était accompagnée d’une autre particularité : l’heure de Paris, qui était l’heure légale française depuis 1891, avançait de 9 minutes et 21 secondes par rapport à l’heure de Greenwich et, de ce fait, ne s’intégrait pas au système des fuseaux horaires largement adopté dans le monde depuis 1892.
La France a finalement adhéré au système horaire mondial par la loi du 9 mars 1911, en même temps qu’elle se débarrassait de l’heure du chemin de fer. Pourquoi avoir si longtemps différé cette mesure ? Et quel événement a débloqué la situation ?
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