Pour le premier épisode de cette série de profils d’entrepreneurs, M. PARIS, responsable Numérique et Data chez SIKIM, a bien voulu répondre à nos questions et nous parler un peu de son entreprise.
M. Florent PARIS
En quelques mots, qu’est-ce que SIKIM ?
SIKIM est une startup d’une vingtaine de collaborateurs. La maison mère est à Reims mais nous avons également une antenne à Strasbourg, spécialisée notamment dans l’e-santé.
Depuis 2016, nous travaillons dans le domaine du data management et des data analytics afin de développer des assistants virtuels intelligents, de type chatbot par exemple. Ceux-ci ont pour but d’être appliqués à d’importantes bases de données afin de permettre à nos clients d’accéder aux informations dont ils ont besoin plus rapidement et facilement. Ces outils, comparables à Siri, permettent d’avoir des conversations et de fournir des réponses adaptées. De plus, grâce au principe de machine learning, plus ils sont utilisés, plus leur pertinence s’améliore, permettant ainsi de passer à des choses plus complexes comme le déclenchement d’actions automatiques (par exemple, la prise de rendez-vous chez un médecin).
Ainsi, à travers notre travail, nous espérons faire faisons découvrir à nos clients le monde de l’intelligence artificielle et du machine learning, grâce à des outils qui peuvent être soit utilisés en interne soit comme interface avec leurs propres clients.
ASPECT RECHERCHE & INNOVATION
Comment suivez-vous et intégrez-vous les dernières nouveautés dans le domaine de la recherche et des technologies ?
Nous avons tout d’abord un intérêt naturel pour la chose. Puis nous avons également la chance d’avoir pour partenaires de grandes firmes telles Microsoft ou IBM. Grâce à elles, nous disposons d’invitations à des workshops, à des conférences et à des rencontres. Nous recevons également leurs newsletters et tout cela nous permet de nous tenir au courant des dernières avancées.
Nous sommes également membres de Grand E-nov, l’agence d’innovation du Grand-Est. Ainsi, nous sommes réellement au sein d’une communauté de gens qui innovent et c’est ce large réseau de partenaires qui nous permet de progresser tout en soutenant les autres dans leurs propres avancées. C’est vraiment un système très bénéfique de “donnant donnant”.
En ce qui concerne l’intégration de nouvelles technologies, surtout en matière d’intelligence artificielle, il est cependant important de ne pas oublier que, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce n’est pas “magique”. Disposer d’une IA performante demande beaucoup d’itérations sur un projet, avec une forte implication des équipes clients pour obtenir des résultats conformes.
Quels sont actuellement vos axes de développement prioritaires ?
Nous nous sommes beaucoup concentrés sur la R&D afin de produire notre backoffice K2, qui permet de cloner des assistants virtuels intelligents rapidement. C’était un gros travail de développement et d’algorithmie qui, aujourd’hui, nous permet de déployer rapidement et facilement des solutions digitales.
En matière de business, nous cherchons à nous développer dans le secteur de la e-santé. En effet, il n’y a pas assez de médecins ni de personnels soignants. Ceux-ci sont donc sursollicités, et souvent pour des tâches à faible valeur ajoutée, basiques mais chronophages. Déployer des assistants médicaux virtuels permettrait de maintenir l’échange avec les patients et de leur fournir des informations à partir d’une base de connaissances fiables, vérifiées en amont par des médecins.
Enfin nous aimerions aussi que nos voicebot (ie des chatbots vocaux) puissent avoir des voix aussi peu robotiques que possible, qu’on ne distingue presque plus la différence avec une réelle voix humaine. Cela est déjà possible en anglais et nous allons développer cette technologie pour le français.
ASPECT RECRUTEMENT
Quels profils ont les ingénieurs qui travaillent dans votre entreprise ?
A SIKIM, il y a deux profils principaux d’ingénieurs : les data scientists, des mathématiciens spécialisés dans l’algorithmie ; puis les data engineers/DevOps, plus orientés développement et informatique, et qui vont avoir pour rôle de mettre en œuvre les projets mais également de servir de liens avec les clients.
Nous avons plus besoin de cette seconde catégorie d’ingénieurs. En effet, en algorithmie, tout va tellement vite qu’il est parfois plus simple de récupérer des principes établis par d’autres et d’intégrer les briques, pour se concentrer sur le développement d’applications orientées business à partir de ces éléments. Nous collaborons par exemple beaucoup avec Microsoft qui a tout intérêt à nous fournir des briques exploitables, puisque nous pouvons aider à faire progresser leurs technologies.
Qu’est ce qui distingue les ingénieurs de votre entreprise des autres ?
Chez nous, certaines qualités sont particulièrement appréciées, notamment l’agilité. Cela est lié au fonctionnement startup qui fait que nous n’avons pas de cases prédéfinies et il est donc important d’être un véritable couteau suisse et de savoir s’adapter.
Une autre qualité importante est la capacité à communiquer, à ne pas se cloisonner mais au contraire à créer des liens avec les consultants, les chefs de projets et les commerciaux. Les ingénieurs ont parfois la mauvaise tendance à s’enfermer lorsqu’ils tombent sur un problème, quitte à se laisser déborder et à perdre un temps précieux, et c’est vraiment ce que nous cherchons à éviter.
Quelles sont les valeurs qui attirent les ingénieurs vers votre entreprise ?
Il me semble que c’est principalement l’esprit pionnier, d’innovation. Il faut avoir envie de challenge, être attiré par les problématiques techniques. Nous sommes vraiment dans une démarche de progrès, avec une réelle envie de pousser les nouvelles technologies. C’est très valorisant d’imaginer des solutions et parfois, en les proposant à Microsoft, de se rendre compte
qu’elles n’ont pas encore été envisagées.
Il est toutefois important de souligner que nous n’avons pas d’exclusivité en matière de partenariat et que nous profitons d’une entière indépendance pour trouver les solutions techniques les plus adaptées.
Propos recueillis par Alix de Villers