Entretien avec Serge Abiteboul, directeur de recherche à Inria et à l’ENS Paris.
Peut-on dire que, plus que le jeu d’échecs, les réseaux de neurones ont dopé la recherche sur l’intelligence artificielle ?
Ce serait un peu du bourrage de crâne. Un système comme Deep Blue d’IBM, qui a battu le champion du monde d’échecs Gary Gasparov en 1997, embarquait des années de recherches, le plus souvent développées pour autre chose. Toutes les techniques informatiques ont des applications considérables, qui sont à l’œuvre tous les jours, qui marchent très bien et ont pour nom gestion de données, système d’exploitation, compilateur, communication numérique, interface humain-machine, calcul parallèle, raisonnement logique, etc. Ce qu’on observe depuis une dizaine d’années, c’est l’arrivée d’algorithmes d’apprentissage automatique, qui ont obtenu des résultats superbes dans des domaines qui nous bloquaient jusque-là. Mais internet et votre téléphone portable fonctionnent en grande partie sans eux, même si on utilise de plus en plus l’apprentissage automatique, par exemple dans les assistants vocaux.
Pouvez-vous préciser l’apport de l’apprentissage automatique ?
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