Les enjeux bien terrestres des télescopes

Si les observatoires astronomiques permettent des découvertes exceptionnelles, leur construction se fait parfois aux dépens de l’environnement et des populations locales, suscitant des oppositions. Le sociologue et historien Pascal Marichalar décrypte ces débats à partir d’une enquête menée à Hawai‘i.

Vos recherches portent actuellement sur les enjeux sociaux et environnementaux des observatoires astronomiques, mais cela n’a pas toujours été le cas. Comment avez-vous réorienté vos travaux ?
Pascal Marichalar1. J’ai en effet travaillé pendant plus de quinze ans sur les questions de conditions de travail et de santé, dans une approche à la fois sociologique et historique. J’ai toujours été passionné d’astronomie – je l’ai étudiée une année à l’Observatoire de Paris, pour le plaisir – mais je ne savais pas comment en faire un objet d’étude en sciences sociales… C’est finalement arrivé par hasard : en 2019, je suis allé à Hawai‘i pour rendre visite à un membre de ma famille qui y habite. Or l’une des îles de l’archipel est un haut lieu de l’astronomie. Le volcan endormi Mauna Kea, qui culmine à 4 207 mètres, accueille des observatoires utilisés par la communauté scientifique du monde entier. À mon arrivée sur l’archipel, de grandes manifestations ont débuté contre la construction d’un nouveau télescope géant, le Thirty Meter Telescope (TMT). J’ai alors décidé d’enquêter pour comprendre d’où venait la situation à Hawai‘i, et plus généralement les débats autour de ce type d’infrastructures. Mon ouvrage La Montagne aux étoiles (La Découverte, 2024) est le fruit de ce travail.

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Cet article Les enjeux bien terrestres des télescopes est paru initialement sur CNRS News National.

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